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Produrable 2025 : le temps de l’action

Paris, 8-9 octobre 2025 – Après des mois de débats sur la CSRD et les projets de loi Omnibus, le salon Produrable a marqué un tournant : les entreprises engagées passent des discours aux actes. En 2025, la transition écologique et sociale n’est plus une option, mais un levier de performance et de résilience. Retour sur les enseignements clés de cette édition, où l’urgence économique a redéfini les priorités.


1. La fin du « reporting pour le reporting » : l’action prime sur la conformité

Contexte

En 2024, la CSRD et le projet de loi Omnibus ont monopolisé l’attention des entreprises, avec des obligations de reporting extra-financier perçues comme complexes et coûteuses. Pourtant, depuis le début 2025, la Commission européenne a reporté ou allégé certaines exigences pour les PME et ETI, notamment via la directive « Stop the Clock » adoptée en avril 2025. Résultat : les entreprises se recentrent sur l’essentiel – réduire leurs impacts et sécuriser leur activité – plutôt que sur la paperasserie.

Ce qu’il faut retenir

  • Moins de reporting, plus d’impact : Les entreprises de 250 à 1 000 salariés ne sont plus soumises à la CSRD (sauf si leurs clients ou investisseurs l’exigent). Les grandes entreprises, elles, doivent publier leur rapport de durabilité dès 2025, mais avec des normes simplifiées.
  • La double matérialité, outil clé : Cette méthode permet d’identifier les enjeux à la fois financiers et sociétaux qui comptent vraiment. Par exemple, une entreprise agroalimentaire doit mesurer son impact sur l’eau (risque opérationnel) et son exposition aux prix du carbone (risque financier).
  • Exemple concret : Un grand groupe industriel français a utilisé la double matérialité pour prioriser ses investissements : réduction des émissions de CO₂ (liée aux coûts énergétiques) et sécurisation de ses approvisionnements (accès aux matières premières critiques) qui n’était pas prioritaire au premier abord.

« La seule certitude que nous ayons, c’est que demain est incertain. » – Nils Pedersen, Délégué général du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France.

 Traduction pour les dirigeants : Il ne s’agit plus de se demander ce que coûte la RSE aujourd’hui, mais quel est l’investissement nécessaire pour garantir la rentabilité et l’existence de l’entreprise à 5 ans.


2. La RSE « moderne » : robustesse, sexiness et excellence

Un contexte de polycrise qui révèle les vraies convictions

  • Le « backlash RSE » est surmédiatisé : Depuis 25 ans, la RSE connaît des cycles de doute. Pourtant, 80 % des Européens estiment que le développement durable est une priorité et réclament plus de législation pour avancer.
  • Les attentes des parties prenantes montent : Clients, investisseurs et salariés exigent des preuves d’engagement. « On ne recrute plus correctement si on n’est pas actif et cohérent en matière de développement durable », soulignent les DRH.
  • La difficulté économique, vrai défi : L’accès aux matières premières et aux solutions de décarbonation devient un critère clé dans les deals d’entreprise. « Les problèmes d’approvisionnement en ressources bas carbone sont désormais des red flags », confirme un investisseur présent à Produrable.

Comment agir ?

  • Développer des modèles de coopération : Les entreprises s’engagent dans des co-investissements pour structurer des filières locales (ex : hydrogène vert, recyclage des déchets).
    « La décarbonation sera collective ou ne sera pas », résume un atelier.
  • Traduire les enjeux en langage business : La RSE n’est plus un « plus », mais un outil de dérisquage :
    • Exemple 1 : Une PME bretonne a réduit ses coûts énergétiques de 20 % en optimisant ses processus, tout en améliorant son image employeur.
    • Exemple 2 : Les 50 sites industriels les plus émetteurs de France se sont engagés à réduire leurs émissions de 50 % d’ici 2032, avec un budget de 50 à 70 milliards d’euros – un investissement rentable à long terme.

« La nouvelle définition de la RSE ? Robustesse, Sexiness et Excellence. » – Alexis Kryceve, HAATCH.


3. L’innovation et les filières locales, clés de la transition

Des solutions existent, et elles sont rentables

  • L’État et l’ADEME accompagnent : Des appels à projets comme France 2030 ou DECARB IND 2025 financent des projets de décarbonation (ex : électrification des procédés, captage de CO₂).
    « Les subventions couvrent les surcoûts des projets vertueux, non rentables à court terme mais stratégiques ».
  • L’économie circulaire, un levier de croissance : Les CCI accompagnent les PME pour réduire leurs déchets, optimiser leurs ressources et innover (ex : écoconception, recyclage). « La transition écologique est un enjeu de compétitivité, pas de contrainte ».
  • Exemple inspirant : La Mecanic Vallée (Sud-Ouest) accompagne ses industries vers la sobriété énergétique, avec des retours sur investissement concrets.

La transition est en marche, et elle est créatrice de valeur

3 messages à retenir pour les dirigeants

  1. La RSE n’est plus une option : C’est un pilier de la performance, surtout en période d’incertitude.
  2. L’action prime sur le reporting : Les outils (double matérialité, coopérations, filières locales) existent pour agir sans attendre.
  3. L’Europe et les citoyens sont prêts : 80 % des Européens attendent des entreprises qu’elles s’engagent, et les aides publiques sont là pour les soutenir.


Liens utiles :


Sources :

  • Produrable 2025
  • Pacte Mondial ONU – Étude Kantar (2025)
  • Agenda 2030 – Analyse des attentes européennes
  • Ministère de la Transition Écologique – Appels à projets décarbonation
  • Bpifrance – Double matérialité et CSRD
  • CCI Bretagne – Accompagnement des PME
  • Act For Now – Simplification CSRD Omnibus
  • EY – Calendrier et impacts Omnibus

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